Chronique(s) d'une Vie Ordinaire » 063 – RiEN // 3 – You shall listen to it #3

3 avril 2010

063 – RiEN // 3 – You shall listen to it #3

Posté par Etioun dans: You shall listen to .

Après avoir critiqué Frames d’Oceansize et West Ryder Pauper Lunatic Asylum de Kasabian je m’attaque à nouveau à critiquer la troisième galette d’un groupe. Du coup forcément la prochaine critique ça sera Ok Computer non ? Non, pas besoin ! Je fais une petite pause musicale, avant l’épilogue de la saga que j’aime à nommer HIBAPAP, pour parler de Rien.  Ah ah je sens que ce post va fleurer bon les jeux de mot gracieux. On va atteindre des sommets d’humour… et tout ça pour Rien ! BRAIFE !

Je reviens un peu sur ce que j’affirmais parce qu’à bien y regarder 3 de Rien n’est pas vraiment leur troisième album. Bah oui c’est un EP. Le chaînon manquant entre le single et l’album (ou LP). Un moyen métrage en somme. Sauf que contrairement à la croyance populaire, un EP n’est pas forcément une sorte de preview d’un album, c’est pas genre l’amuse gueule. Parfois oui, mais parfois c’est une oeuvre qui se suffit à elle même. Efficace par sa courte durée, et cohérente dans son ensemble. Un EP n’est pas forcément une brouillon parfois c’est abouti, mais la matière manquait juste pour en tirer un album. J’ai beaucoup de respect pour ce format, non pas parce qu’avec Made in Nowhere nous ayons sorti un EP, mais juste parce que ça demande une certaine dose de courage. Plutôt que de tirer sur la corde pour absolument faire rentrer 15 pistes sur une galette et sortir un « vrai album », un groupe se dit « Bah non les 5 qu’on a là nous suffisent amplement« . Et du coup on en tire parfois (en tout cas dans le rock) des œuvres bien plus percutantes et importante.

L’intérêt de Rien c’est aussi de voir que leur deux premiers albums sont des tueries interstellaires. Musicalement, artistiquement, philosophiquement le projet Rien est un de ces projets qui vous met une claque dans la gueule. Donc je récapitule. Rien est l’auteur de deux albums extraordinaires au packaging tout aussi extraordinaire (le premier est un cube, le second un pyramide… on attend donc la sphère du troisième.) qui avant de sortir son troisième album se lance dans le projet titanesque de produire 3 EP en forme de trilogie. Le premier de cette trilogie est aussi apparemment le troisième puisque titré « 3″. Logique, ils n’auraient pas fait ça pour Rien (j’avais prévenu). Critique.

J’ai découvert Rien par hasard. Un jour G. arrive et me fait « Ouais gros t’as vu, y a Rien c’est trop bien et tout ! Et genre cousin faut trop que t’écoute. » Bon je défigure mais ça devait être ça… en tout cas dans l’intention.  Puis sa sœur de m’exhiber fièrement leur deuxième album que quand tu l’achète tu peux mettre la packaging en forme de pyramide. Une des raisons qui nous poussera plus tard à faire appel au mec qui leur à fait leur pochette, pour la notre. Fan juste qu’au bout quoi !  Du coup c’est avec le récit d’un concert épique auquel ils avaient assistés que je décide de me plonger dans Rien.

Je débarque sur le myspace au layout étrange et lance les pistes du player pour finalement me rendre compte d’une chose essentielle. J’en veux plus! Et sur le site de leur « label », l‘amicale underground, les deux premiers album de Rien sont en téléchargement gratuits. La grande grande classe. Je télécharge fébrilement, balance ça sur mon iPod et c’est parti. Voilà comment certains albums en viennent à ne plus jamais vous quitter. J’écoute régulièrement le second Il ne Peut y Avoir de Prédiction sans avenir et ses pistes Morricono-Mogwaio-Tortoisienne mais tout autant Requiem pour des Baroqueux et ses délires en bathyscaphe. C’est donc forcément avec grand impatience que j’attendais des news de la formation Grenobloise. Et quand ils nous ont servi en vidéo la première de Masterkraft le 14 Mars dernier, autant dire que parmis les fans de Rien ça a fait du bruit. Tout le monde s’attend alors au 3 album. Mais non, il ne font RIEN comme les autres. Du coup hop hop Trilogie d’EP en commençant par le 3e, qui, par hasard pourrait aussi symboliser le Troisième album. Ah ah qu’ils sont drôle chez Rien. Mais je sais ça ne nous renseigne pas sur la qualité musicale de 3. Je sais, j’y viens !

J’écoute 3 depuis quelques jours maintenant, et force est d’admettre qu’ils n’ont rien perdu de leur superbe. La prod est un poil plus brouillon que sur les premiers opus mais ce côté un peu « sale » n’est pas pour me déplaire, au contraire. On sent cette galette plus spontanée, plus « rough ». C’est direct, ça ne s’envole pas en circonvolutions comme par le passé. Après, j’aime les deux états d’esprit, mais j’aime aussi le changement et là Rien, même si c’est subtil, change. Le format est plus court, plus intense aussi.

Les deux première piste fonctionnent en binôme et le planant (et court) A Jerk in Da Hell laisse peu à peu place au saturé et crachant The Sun is Always Right dans une montée maitrisée et enivrante. Les deux suivantes et dernières sont tout aussi réussies. Masterkraft me laisse sur le carreau à chaque fois! Son beat de basse, la mélodie tournée presque en incantation. Dans 3, Rien, laisse toute l’espace aux instruments, oubliant, le temps ‘un EP, les samples et autres délires audio.  Il y a quelque chose de presque chamanique et incantatoire dans MSTRKRFT, une envie de taper du pied et de fermer les yeux porté au rythme des BPM. C’est beau tout simplement. Puis ça s’emballe, ça crunch juste ce qu’il faut, c’est psyché ! La ritournelle nous embarque sur des guitare rythmique et un contrechant diabolique! Libération jusqu’au bouquet final. Et finalement ce n’est pas V qui viendra porter de l’ombre à ce beau tableau. Dans la même veine, le morceau de conclusion ne s’embarrasse pas de longueurs. Ciselé, il nous embarque dans une sorte d’univers candide et monstrueux à la fois. Les nappes dans le fond instaurent une sensation de malaise contrebalancée par la mélodie enjouée et presque enfantine dans ses sonorité. On est finalement pris par ce flot de sentiments contradictoires. L’EP se clôt, on pose son casque en se demandant si l’on a bien tout entendu. Si toutes les intentions nous sont parvenues.

Après la première écoute il m’a fallut une bonne dizaine de minutes avant de me remettre de cette claque. Pour finalement l’écouter une nouvelle fois. C’est beau, c’est sombre, c’est enivrant, c’est inquiétant, c’est rassurant. On touche à une espèce de nostalgie musicale et émotionnelles. Rare sont les groupes et les albums qui me touchent autant. Et là il suffit de 4 pistes. 4 pistes pour sonder une partie de mon âme pour rappeler à mes yeux une part d’enfance enfouie…là triste et réconfortante. Et fondamentalement, la musique en général à besoin de Rien. 3 n’est pas parfait loin de là, il est même semble-t-il un poil moins « pensé » (même si je ne suis pas satisfait du terme)  que les 2 premiers album, mais sa spontanéité saura vous toucher là où peu de morceaux le pourront.

Comme quoi, pour réussir une œuvre, parfois, il suffit de 3 fois Rien.

Pour l’écouter, quoi de plus facile que de lancer le player cî-dessous.

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